Chasse en “boîte”

Chasse «en boîte» = chasser un animal dans un espace confiné sans possibilité pour l’animal de fuir, offrant donc la certitude au chasseur d’obtenir sa mise à mort. Par conséquent, la chasse qui est dite “en boîte» = «mise en boîte / fixe / arrangée». Les animaux sont souvent élevés en captivité, et habitués aux contacts avec les humains depuis touts petits, ils n’ont donc aucune réaction de fuite à l’approche d’un chasseur… Bien au contraire ils viennent souvent même à sa rencontre.

La chasse en boîte en Afrique du Sud, se réfère à la chasse de lions «élevés pour être tués». Plus de 8000 lions à travers plus de 200 fermes attendent d’être ainsi «chassés», ou plutôt abattus, par des touristes venus majoritairement des États-Unis, d’Espagne, d’Allemagne, d’Italie et du reste de l’Europe, de Russie et plus récemment aussi d’Asie.

De nombreuses fédérations de chasse internationales telles que le SCI (Safari Club International) et le DJV (Deutscher Jagdverband) n’acceptent plus d’inclure dans leurs registres les animaux abattus lors de chasse en boîte et dénomment les chasses en boîte «des chasses bidons” étant donné qu’aucune chasse n’a réellement lieu avec ce type de procédé.

Les chasseurs sont souvent des «touristes- chasseur du dimanche” avec peu ou pas d’expérience en matière de chasse ni d’armes. Ils y vont pour se payer le frisson bon marché de tirer à coup sûr sur un lion dans un timing et un calendrier serrés. Les pourvoyeurs de chasse garantissent ainsi la promesse d’une mise à mort en moins de 24 heures pour un prix très abordable. La chasse d’un lion sauvage tournent autour de 60 000 $ selon le spécimen, à l’inverse les lions captifs sont bradés à partir de 7000$ pour les lionnes (qui valent moins) et environ 16 000 $ pour les lions selon le spécimen, sa couleur, etc. Les touristes / chasseurs peuvent ainsi choisir le lion répondant le mieux à leurs critères de sélection comme à leur budget à partir de catalogues en ligne.

Les lions sont fréquemment relâchés très peu de temps juste avant la chasse, parfois quelques heures à peine avant l’arrivée des chasseurs. En 2007, le gouvernement sud-africain voulu faire passer à une période de 24 mois, le délai entre le relâchage du lion et le droit de le «chasser en boîte». Mais c’était sans compter l’intervention de l’Association des Eleveurs de Prédateurs Sud Africains qui réussit à empêcher une telle modification.

Les Lions sont souvent drogués pour ne pas qu’ils s’encourent trop loin du point où ils ont été relâchés ou pour empêcher qu’ils ne se défendent ou se rebiffent. Des appâts sont en plus disposés à proximité du lieu de libération du lion quand on l’y dépose, afin de s’assurer qu’il ne s’aventure pas trop loin.

La chasse en boîte est officiellement “illégale” en Afrique du Sud. Paradoxalement, la chasse de lions élevés en captivité y est, elle, autorisée. De toute évidence, il ne s’agit que d’un astucieux jeu de mots au niveau légal surtout destiné à brouiller les pistes et à tromper les touristes comme le grand public.

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Main image courtesy of CACH (Campaign against Canned Hunting)