Caresses de lionceaux et bénévoles

A peiné nés, les lionceaux sont enlevés à leur mère alors qu’ils n’ont qu’entre 10 jours et 3 semaines. C’est un traumatisme psychologique terrible tant pour la mère que pour les petits.

Dès que ses bébés lui sont enlevés, la lionne retombe presque immédiatement en chaleur et le le cycle de reproduction peut alors reprendre son cours. Elle peut ainsi donner naissance à deux ou trois portées de petits en une année. Ce processus naturel pour une lionne (de retomber en chaleur si elle perd ses petits) est dévoyé et devient ici contre nature à l’image des usines à chiots. Car dans la nature, les lions sauvages n’ont des petits que tous les deux à trois ans, le temps de les élever. Les fermes d’élevage intensif de lions ont un pool génétique si limité, que les petits naissent souvent défigurés, estropiés ou avec d’autres handicaps et pathologies dus à la consanguinité.

Chaque année, des milliers de bénévoles veulent «faire quelque chose de bien». Les propriétaires fermiers de ces lions en batterie attirent alors les volontaires dans leurs installations, au motif mensonger que la mère a
abandonné ses petits ou qu’elle ne peut pas produire de lait pour les nourrir. Bien sûr, de nombreux volontaires sont attirés par la perspective de donner des soins et de biberonner des lionceaux. On leur raconte généralement qu’ils contribuent ainsi à la conservation et à la survie de l’espèce menacée qu’est le lion.

On leur fait croire qu’une fois que les lions sont adultes, ils sont relâchés en liberté dans le monde sauvage. Malheureusement, c’est interdit en Afrique du Sud comme dans nombre de pays, tant pour des raisons sanitaires et de conservation et parce qu’ils n’auraient de toute façon quasi
aucune chance de survie. Les lions se retrouveront au mieux dans une réserve gérée, un sanctuaire, un zoo, ou plus certainement comme c’est le cas pour la quasi totalité d’entre eux: ils seront vendus à des pourvoyeurs de chasse au trophée.

Ces éleveurs de lions âpres au gain, facturent ainsi à minima 800 € par semaine et par volontaire pour pouvoir «prendre soin» des lionceaux. En comptant en moyenne 5 volontaires par semaine, «ces bénévoles payants» génèrent un revenu de 208.000 € / an pour les plus petites structures.

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Main image courtesy of Stichting SPOTS, image below courtesy of Sarah Dyer